Gabriel Bonin                                                                                

La Naissance des Astres


« Où finit le télescope, le microscope commence. Lequel des deux a la vue la plus grande ? Choisissez. Une moisissure est une pléiade de fleurs ; une nébuleuse est une fourmilière d’étoiles. Même promiscuité, et plus inouïe encore, des choses de l’intelligence et des faits de la substance ».

Victor Hugo, Les Misérables 


Ce premier paysage ouvert, né d’une rencontre avec le matériau, la grenaille de plomb, suit une série de trois paysages secrets scellés dans du plomb, vierges.

La Naissance des Astres, un sol jonché d’astres en train d’éclore face à l’infini, projette dans la relativité des échelles et opère des renversements, des jeux d’équilibres, d’oppositions, de sens. Ce paysage sublime le plomb, cette « eau des métaux », tendre, malléable, qui empoisonne et, en grenaille, est vecteur de mort. Désastre des astres. Traumatisme thaumaturge.



Gabriel Bonin,  Mes Paysages, La Naissance des Astres, 2018


Grenaille de plomb (chevrotine), plombs de pêche, balle de mousquet, hameçon, moulinet, fils de pêche, bambou, tissu, bicarbonate de soude et noir de vigne, plomb